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    A peine quelques jours avant la fin de cette douloureuse année, alors que la pensée naturellement vagabonde dans l'espace aguerri de l'espoir que procure toujours le sentiment de la fin d'un cycle et l'avènement d'un autre, voilà que le Masque noir de la Mort nous submerge pas les eaux glauques de l'Absurde.

    Quelques jours avant la fin de cette sanglante année, Bénazir Bhutto a été lâchement assassinée, sans doute par un petit vaurien qui se prenait pour un original, un héros.
    Comme c'est effrayant de voir à quel point la bêtise tient toujours aussi fermement les rênes de l'Histoire. Toute proportion gardée, on a dès lors une idée bien précise de la valeur de notre existence. Tout devient soudain anecdotique...


    Tout peut dépendre de la décision gratuite d'un pauvre bougre.

    Une vie entière, un univers remarquable, une vision bienveillante du monde menacent de s'effondrer à chaque fois qu'un imbécile tente de faire de l'esprit.

    Heureusement que le mythe perdure. Bhutto incarnera celui d'une femme musulmane courageuse et fière qui a toujours réduit au silence les idées préconçues et les stéréotypes qui veulent réduire la femme musulmane au rôle de génitrice muette et soumise.

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    Encore une fois on nous atteint dans notre chair. Encore une fois, on paralyse notre mouvement. Encore une fois, on nous fait ployer sous le poids de l'incertitude. Encore une fois, on nous assassine. Encore une fois, on condamne « unanimement » ces attentats. Et alors ? Et la suite ?

    Cette paralysie nous prend comme une bête rampante, pestilentielle et sordide. Et nous sommes là, bêtes, impuissants, rompus et écoutant avec dégoût des pantins ridicules qui s'exercent les neurones à comptabiliser les morts.

    Oui, la colère est muette mais le silence est cri. Alger hurle. Des loups, des meutes de chiens et des lycanthropes sillonnent « l'Imprenable ». Une odeur de sang nous donne la nausée et nous croyons voir, derrière un voile sombre, des enfants ouvrir les yeux sur le chaos. Les survivants rasent les murs de « l'imprenable ». Dans leurs yeux hagards, il y a de l'eau. Leurs mains sont employées à colmater les fissures dans les remparts de la Cité. Intérieurement, ils continuent de chanter des demains ensoleillés, de faire vivre des mots éthérés, des noms oubliés.

    Deux attentats à la voiture piégée, dont un avec kamikaze à bord, ont fait au moins 52 morts mardi 11 décembre dans les hauteurs d'Alger (Ben Aknoun et Hydra). Le 11 avril dernier, deux voitures piégées avaient explosé, l'une visant le Palais du gouvernement, en centre-ville, l'autre contre un commissariat de la banlieue est Alger faisant 30 morts et plus de 200 blessés.


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    Prendre de l'avant, anticiper, tenter de tout contrôler. Avoir ensuite l'illusion de décider. Douter, tergiverser, prendre le temps de réfléchir. Improviser finalement et assumer. Quoi qu'il en coûte.Ecrire.

    Bonne nouvelle: la naissance du petit Mehdi.

    Curieuse sensation, celle de prendre dans ses bras un petit être fragile, de sentir un miracle vivre... bouger, sa tête tenue délicatement dans le creux d'une main.<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

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    Sans s'en rendre compte, elle change de station radio. La musique ravive son esprit... Santana... Les lumières de la nuit prennent un sens tout d'un coup. Elle fredonne, les yeux rivés sur les feux arrière de la voiture qu'elle colle au pare-choc depuis plus d'une demi-heure. « Put your lights on ». Tout d'un coup, elle n'est plus pressée de rentrer chez elle. « Put your lights on ». Coincée dans les embouteillages, elle regarde distraitement défiler des ombres silencieuses. Elle fredonne, les yeux perdus dans le brouillard écarlate. « Put your lights on ».  Elle tourne la tête, regarde par la vitre, surprend un regard... Un inconnu. Un sourire, celui de la surprise, échangé. « Put your lights on ». Un sourire. Et ça circule...


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    Sur toutes les choses qui arrivent et que j'ignore, je n'ai aucune emprise. Quand, par les plus grands des hasards, se dévoile un jour un signe jusque là caché, j'entame un exercice de recomposition en usant des hypothèses les plus plausibles, les plus vraisemblables. Cette « recomposition », aussi pertinente soit-elle, ne sera jamais qu'une tentative - boiteuse nécessairement - qui viendra se greffer dans une grande constellation de « possibles ».

    Tout comme le Temps, les éléments dans leur conception bachelardienne nous échappent... nous vivons juste « l'instant présent » et de façon si précaire que nous risquons à tout moment de sombrer dans le chaos. Problème d'omniprésence ? D'omniscience ? D'omnipotence ?

    Cet exercice ressemble peut-être au travail de composition et de recomposition de l'Auteur. En créant son œuvre, le romancier détiendrait-il la Toute Puissance ?

    En tout cas, si « Puissance » il y a, elle ne peut s'exercer que dans la douleur. La douleur de l'auteur vient de cette pseudo puissance qui le contraint à opérer des choix consécutifs. Rien ne vient à lui « naturellement » car il s'agit bien de ce « naturel » de la vie de tous les jours. Dans cette vie que nous menons et qui nous mène, il n'y a pas de choix possible, il y a, en revanche, une sorte de fatalité hasardeuse ou encore de hasard fatal...


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