• Elle ouvre les yeux et c’est une lumière éclatante qui la pénètre. Encore une fois, elle a oublié de fermer les volets la veille au soir. Lui, dort tranquillement. A peine, elle l’entend respirer. Contrairement à elle, les lueurs aveuglantes du jour ne froissent jamais son sommeil. Les volets, il se demande à quoi ils servent.

    Elle se lève définitivement, plus question de se rendormir. Elle remonte le drap sur lui, avec précaution, de peur de le réveiller. Il a du rentrer tard, cette nuit encore.

    Sur sa table de nuit, un écrin en velours bleu indigo, ouvert. Dedans, une bague en or blanc rehaussée d’une perle noire dont le lustre est mis en valeur par les traits de lumière qui viennent s’y réfléchir. Elle la prend, l’examine mais ne l’essaye pas et referme sur elle son écrin de luxe.

    Sous la douche, elle repense à son rêve. Un rêve ou un cauchemar ? Elle hésite. Elle se revoit allongée sur le sable mais nulle part ailleurs, la mer. Elle se retourne, cherche du regard ses éternités bleues mais ne trouve que des étendues désertiques, du sable or et des pierres couleur argent, à longueur de vue. Elle reste étendue. Jusque-là aucun sentiment d’angoisse, juste un désir lancinant d’eau.

    Dans sa main, elle découvre une huître. Progressivement, une peur irrationnelle la submerge. Que peut contenir une huître si loin de la mer ? Elle regarde autour d’elle et découvre des coquilles partout offertes à l’astre du jour.

    Sortie de la douche, elle le trouve debout, lui faisant face, l’écrin à la main : « Tu ne l’aimes pas ? », lui demande-t-il.


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