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    Son regard s'est arrêté soudain sur son reflet, figé, morne, livide. D'une main tremblante, elle se touche le visage, pince sa joue, tire ses pommettes entre le pousse et l'index vers les lobes de ses oreilles, lisse ses joues avec frénésie et s'approche du miroir à se confondre avec lui, dans une tentative désespérée de se reconnaître, de se donner un nom.

     

    La soustraire de son monde, la tirer de cette subjugation ridicule, prendre sa main et l'amener vers moi.

    Quelques fois, je tiens son visage entre mes mains. Je passe du temps à la regarder, du temps à en manquer. Je découvre ses yeux et, à mon tour, j'essaye d'emprunter la voie qui, est-il possible, me mènera vers elle. La regardant, je songe à faire le pas, à passer de l'autre côté et la rejoindre. J'y songe et c'est tout. Une angoisse froide me glace le cœur à chaque fois que j'entrevoie le chaos dans lequel elle continue de sombrer.


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