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    Lire, se prêter à la lecture, plonger dans le monde de la fiction, sentir les personnages prendre forme dans un espace temps incertain et précaire... Toucher du doigt la littérarité de l'œuvre et participer à la construction d'un univers... Celui de Kundera est celui où les petits détails ridicules auxquels personne ne prête attention jouent le rôle d'un personnage agent qui a le pouvoir de tout faire basculer: un petit mensonge, une parole vague, une action insignifiante décompose toute l'œuvre, l'éclate en mille morceaux... pour ensuite la reconstruire et prête à l'invraisemblable une évidence terrifiante.

    De l'univers de Kundera à celui de Caldwell, il n'y a qu'un pas. Par le hasard des choses, des rencontres inattendues deviennent possibles. L'imaginaire de Caldwell fait du détail insignifiant non pas le commencement d'un monde - et encore moins sa justification première - mais sa limite, une sorte de « fin » itérative qui risque continuellement le tarissement au fur et à mesure que le récit, lui, se développe, se nourrit des situations ridicules – "risibles", dirait Kundera - et de son déséquilibre permanent jusqu'à l'épuisement et le point final.


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    Il était pratiquement onze heures moins dix quand on a réalisé ce qui venait vraiment d'arriver. Pour se rappeler avec précision ce qui s'était passé cinq minutes plus tôt, il fallait consentir un effort de mémoire considérable. En tout cas, je me souviens encore que j'étais tranquillement assise, en train de relire un article qu'il fallait valider avec une collègue, quand tout à coup, une sorte de bruit sourd, qui semblait venir de loin mais qui était étrangement proche, nous a fait bondir de nos chaises et nous a éloigné instinctivement des fenêtres. Sans être tout à fait à l'abri, on continuait, subjugués, l'espace de quelques secondes, à regarder le ciel, convaincus qu'il allait nous tomber sur la tête... Qu'est-ce donc qui fait trembler de la sorte un immeuble administratif tout entier et qui se fait accompagner d'un bruit de tonnerre, le bruit d'une chevauchée funèbre! Très vite, le souffle de l'explosion a fait sauter les vitres en milles éclats. L'on réalise enfin. C'est une bombe, sans aucun doute... Le souffle a laissé place à la fumée. Ressaisis, nous avons osé sortir la tête des fenêtres avec précaution, de façon à ne pas recevoir les débris de verre sur la tête. Très vite, le palais du gouvernement s'offrait à nos yeux dans son triste état. Jamais nous n'avions pensé le voir un jour la façade complètement abîmée, montrant ses entrailles, des bureaux en ruine, derrière un voile de fumée noire. L'espace austère et fière du palais venait d'être violé. Plus que l'Etat, c'est Alger qui a été frappé au coeur. Encore une blessure qu'il faudra panser.


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    Quand le soleil embrasse le sable.


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    Des étrangères mêlées à la foule


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    Le marché de Ghardaïa: toujours le même. Comme sur le désert, le temps ne semble avoir aucune emprise sur lui


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